Sources dépouillées

Le matériau de base de cette recherche collective est constitué par les dossiers de carrière des enseignants en droit, dossiers constitués par les services centraux du ministère en vue de la liquidation d’une éventuelle pension de retraite au bénéfice des professeurs. Ils sont conservés aux Archives Nationales, sur le site de Pierrefitte-sur-Seine, dans les séries F17 (Instruction publique) et AJ16 (Rectorat de Paris) et au Centre des Archives Contemporaines de Fontainebleau pour ceux des enseignants en droit dont le départ à la retraite est postérieur à 1974. Composés classiquement de trois types de documents - ampliations des arrêtés et décrets relatifs à l’activité d’enseignement, notices annuelles d’évaluation remplies par le doyen et le recteur jusqu’en 1946, correspondances diverses -, les dossiers personnels constituent à deux titres une source primordiale. Ils présentent tout d’abord l’avantage d’offrir un corpus documentaire indéniablement homogène au regard des informations qui y sont contenues, même si cette homogénéité n’est pas parfaite dans la mesure où elle est sujette à des variations dans le temps : les dossiers de la première moitié du 19e siècle – qui renvoient, il est vrai, à des carrières moins complexes - sont nettement moins riches en informations que les dossiers constitués à partir des années 1860, la qualité et la quantité des informations versées au dossier personnel de chaque enseignant régressant à nouveau à partir de l’après Seconde Guerre mondiale. Ces dossiers n’en constituent pas moins une source primordiale en ce qu’ils donnent à voir le déroulement de l’intégralité de la carrière des individus, quels que soient les lieux successifs où celle-ci a pu être amenée à se dérouler. Les cotes mentionnées dans cette base de données sont par ailleurs des cotes certaines, les erreurs figurant dans l’instrument de recherche QUIDAM des Archives Nationales ayant été signalées.

Cette source essentielle a été complétée et parfois suppléée – on compte pour les professeurs titulaires près d’un 1/3 de dossiers introuvables dans la base QUIDAM - par le dépouillement des dossiers de carrière éventuellement demeurés dans les services centraux des universités ou ayant fait, tout aussi éventuellement et malheureusement trop rarement, l’objet de versement à l’initiative des universités ou des rectorats, soit aux Archives nationales (facultés de droit des universités parisiennes), soit aux Archives départementales (facultés de droit des universités de province). Ces dossiers constitués et conservés à l’échelon local constituent, par définition puisqu’ils ne sont pas fonctionnaires d’Etat, la source principale d’information pour les enseignants des facultés catholiques.

Afin de cerner l’origine sociale de l’intéressé ou de son conjoint, l’état civil, aujourd’hui mis en ligne par la plupart des archives départementales, a été évidemment mis à contribution. Compte tenu des dates très variables retenues par les différents services d’archives départementales comme date extrême de cette première vague de numérisation mise en ligne, il y a d’inévitables disparités régionales, lesquelles s’atténueront, on l’espère, à l’avenir avec la poursuite de l’effort de numérisation des archives de l’état civil. La base LEONORE des Archives Nationales, disponible en ligne, s’est avérée une source complémentaire précieuse puisque les dossiers des membres de l’Ordre de la Légion d’honneur sont censés contenir, entre autres documents, l’acte de naissance du légionnaire, parfois aujourd’hui introuvable en raison des destructions postérieures ayant affecté l’état civil de certaines communes. LEONORE a été par ailleurs systématiquement consultée dans la mesure où les candidats à cette décoration, quand ils n’ont pas fait l’objet d’une demande de renseignements, ont parfois jugé bon d’adresser à la chancellerie de l’Ordre un état de leurs services permettant parfois d’éclairer certains aspects de leurs engagements et activités extra-professionnels.

De multiples sources imprimées ont été également mobilisées, au premier chef les notices nécrologiques parues dans la presse locale, nationale ou spécialisée (discours de rentrée universitaire, revues juridiques mais aussi bulletins et recueils publiés par les sociétés savantes ou les associations professionnelles). Enfin, certaines carrières, pour lesquelles on n’a pas trouvé trace d’un dossier personnel dans aucun dépôt d’archives – nationales ou départementales –, ont pu être en totalité ou en partie reconstituées en recourant à diverses sources imprimées, notamment, le Journal de l’Instruction Publique, le Bulletin Officiel du Ministère de l’Instruction Publique ainsi que le Journal Officiel de la République Française.